Le Temps Qui Tient au Coeur

1959-1968: jeux de mémoire, jeux de miroir; et, de l'un à l'autre, des reflets à l'infini du souvenir...
Visages aimés, et j'ai nommé, dans l'éclat de leur lumière, Jeff Kessel l'affectionné, André Maurois aux sourires de finesse, François Mauriac à la voix déchirée de passion, sur qui s'étend pendant ce «temps qui lient au coeur», l'ombre tutélaire du général de Gaulle...
Brûlures, d'avoir pu approcher ces hommes que le talent épanouissait ou crocifiait; brûlures, d'avoir compris à temps, durant tout ce temps, que tout s'écrivait à la pointe du coeur...
Et si toute vie, fût-elle la plus remplie, se ramenait à quelques images!
Et je pense notamment au général de Gaulle, debout, me parlant comme s'il s'addresait à soi-même, en confidence, statue venue du fond des âges, tandis que, derrière les hautes fenêtres de son bureau élyséen, tombait le soir...
Ce sont donc quelques images que, tel un imagier du Moyen Âge, j'ai sorti de mes cartons et que je tends à ceux que j'aime.